Sans un bruit 2

It’s, oh, so quiet !

Kezako ?

Après les événements mortels survenus dans sa maison, la famille Abbot doit faire face au danger du monde extérieur. Pour survivre, ils doivent se battre en silence. Forcés à s’aventurer en terrain inconnu, ils réalisent que les créatures qui attaquent au moindre son ne sont pas la seule menace qui se dresse sur leur chemin.

La critique d’Eugénie – 7,5/10

Il a quelques semaines, je revenais dans une tribune sur toutes les bonnes raisons que nous avions de retrouver le chemin des salles obscuresSans un Bruit 2 en est la parfaite illustration. À l’instar de son prédécesseur, cette suite se veut bien plus expérientielle qu’intellectuelle et doit véritablement se découvrir au cinéma pour en apprécier les qualités. 

Son univers post apocalyptique peuplé de monstres à l’ouïe surdéveloppée étant désormais bien installé, John Krasinski se permet de laisser de côté les aspects les moins crédibles de son concept pour se concentrer sur l’action et jouer plus frontalement avec les nerfs des spectateurs. Tous les jump scares fonctionnent comme rarement (en salle) parce qu’ils ne sont jamais gratuits, à l’instar de la tension suscitée par la lenteur insoutenable de certaines scènes, induite par celle, vitale, des personnages.

Sans un bruit 2 reprend ainsi tous les points positif du premier opus, en améliore d’autres, en complète avec de belles nouveautés !
L’ajout du rôle de Cilian Murphy permet par exemple de diviser l’intrigue et de proposer un duo touchant et solide avec l’actrice Millicent Simmonds, qui n’est pas sans évoquer The Last of Us. Du reste, l’ensemble du casting s’en tire avec les honneurs et le film amorce une idée intéressante autour de la passation de flambeau du combat entre générations, le personnage d’Emily Blunt allant jusqu’à s’effacer au profit de sa fille, sorte de mini Elen Ripley, doublé d’un message inspirant (et suffisamment rare pour être souligné) autour du handicap.
Et quand bien même certaines facilités scénaristiques peuvent faire grincer des dents, les personnages eux, sont bien moins idiots que dans la plupart des films de genre. Pas parfaits non plus, mais leurs erreurs sont à l’aune de leurs émotions : humaines.

En résulte un long-métrage qui, malgré les incohérences de son monde, se dote d’une narration plus intelligente que dans le premier volet, multipliant les fusils de Tchekhov sans en abuser, soignant sa mise en scène et la composition de ses plans, osant même expérimenter dans des plans-séquences jouissifs, notamment une introduction dantesque !

Sans un bruit 2 est infiniment plus généreux que son ainé ! En sortant de son huit clos, le film se permet d’explorer son univers, de créer sa propre mythologie à chemin entre Cloverfied et The Walking Dead. Au moment du clap de fin semi-ouvert, on se surprend à en redemander encore là où le premier opus nous avait satisfaits. Une suite n’est pas encore confirmée, mais ce dernier volet laisse entrevoir les possibles d’une franchise qui, elle, pourrait bien faire beaucoup de bruit !


Réalisé par John Krasinski
Avec Emily Blunt, Cillian Murphy, Millicent Simmonds…
USA – Thriller, Épouvante-horreur
Sortie en salle : 16 juin 2021
Durée : 1h 37min