Encanto

Norman Normal

Kezako ?

Dans un mystérieux endroit niché au cœur des montagnes de Colombie, la fantastique famille Madrigal habite une maison enchantée dans une cité pleine de vie, un endroit merveilleux appelé Encanto. L’Encanto a doté chacun des enfants de la famille d’une faculté magique allant d’une force surhumaine au pouvoir de guérison. Seule Mirabel n’a reçu aucun don particulier.

La critique d’Eugénie – 6,5/10

C’est presque devenu une tradition : au même titre que le froid, les lumières et le sapin, la période des fêtes voit aussi la sortie d’un nouveau long-métrage made in Disney et apporte part son univers coloré et musicale un dépaysement bienvenu dans une période toujours marquée par l’incertitude sanitaire. Après avoir découvert la Polynésie avec Vaiana, exploré le Nord dans le deuxième opus de la Reine des Neiges et parcouru un monde d’inspiration asiatique au côté de Raya, direction donc la Colombie au côté d’une famille pas comme les autres.

Ce nouveau cru renoue avec les qualités de ses prédécesseurs, notamment esthétiques. C’est d’ailleurs quand on pense que l’animation n’a plus rien à prouver qu’elle arrive encore à nous surprendre par son travail du mouvement, assez bluffant lors des danses, et celui des matières qui ont enfin une masse et un tombé naturels. Mais si la technique impressionne, son exécution épileptique et sa mise en scène frénétique perturbent presque, car elle laisse moins de place à la poésie de l’immobilité.

On s’attache néanmoins assez rapidement aux différents membres de la famille Madrigal, très efficacement introduits à travers la plus grosse force du long-métrage : sa bande-originale. Lin-Manuel Miranda, déjà aux commandes de la musique de Vaiana, signe à nouveau une superbe partition, s’inspirant de diverses cultures pour un résultat éclectique et entêtant (dont Surface Pressure et What else can I do), même si à nouveau, on ressent comme un bémol sur la VF. Peut-être Disney devrait revoir à la hausse les délais (ridiculement courts) qu’ils imposent aux équipes de traducteurs et de doublage… J’dis ça, j’dis rien.

Encanto reprend des thèmes chers à la firme, notamment autour de la famille, de son héritage, de ses liens mais aussi des pressions qui s’y exercent, mais ressemble aussi beaucoup à ses ainées, réutilisant des éléments des derniers Disney mais aussi du Coco de Pixar (même si ce-dernier se passe au Mexique et non en Colombie). Malgré ses qualités, l’histoire de la fantastique famille Madrigal fait « timide » pour un classique d’animation. D’une part car toute son intrigue se développe presque en huit clos, manquant à la fois ambition et d’enjeux, et de l’autre car son dénouement est aussi prévisible qu’expéditif et un brin maladroit. L’humour a beau être bien dosé et l’émotion présente à quelques occasions, on manque aussi à nouveau d’un double niveau de lecture plus adulte pour vraiment marquer les esprits.

L’esthétisme du film déploie en fin de compte une énergie qui fait défaut au scénario, et on se retrouve devant un dessin animé sympathique mais sans le lyrisme qui a fait la force des chefs-d’œuvre de la firme. Peut-être parce qu’une fois encore, il n’y a pas de grand « méchant » dans cet opus, et ils commencent vraiment à nous manquer… Alors tant pis pour le manichéisme, rendez-nous Maléfique, Scar, Frollo, Jafar, Ursula, la Méchante Reine et Hadès ! Au diable les bons sentiments, on veut du vilain maintenant !


Réalisé par Byron Howard, Jared Bush & Charise Castro Smith
VO : Stephanie Beatriz, John Leguizamo, Diane Guerrero etc.
VF : Camille Timmerman, José Garcia, Kaycie Chase etc.

USA – Animation
Sortie en salle : 24 novembre 2021
Durée : 1h 43min


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