La dolce vita
Kezako ?
Dans une très jolie petite ville côtière de la Riviera italienne, un jeune garçon, Luca, vit un été inoubliable. Il partage ses aventures avec son nouveau meilleur ami, mais ce bonheur est menacé par un secret bien gardé : tous deux sont en réalité des monstres marins…
La critique d’Eugénie – 6,5/10
Bon, ça y est, ras-le-bol de découvrir les nouveaux Pixar et Disney sur un ordinateur ! Il est grand temps que la firme aux grandes oreilles retrouve le chemin des salles, car même le plus moyen de leurs films porte une ambition esthétique qui mérite de s’épanouir sur grand écran – d’autant plus quand d’autre production, comme Cruella, ont droit à une sortie ciné (scrogneugneu) !
Bref, mis à part cela, le dernier bébé de la lampe Luxo sort avec un niveau d’attente exceptionnellement bas pour le studio. Force est de constater que Pixar a entamé depuis Coco et le départ de John Lasseter (sans revenir sur les raisons de celui-ci) une série pour le moins inégale, qui peine à trouver sa nouvelle ligne directrice.
En résulte des œuvres qui divisent leur public, au sens propre comme au figuré, avec un Soul qui cible ouvertement les adultes mais délaisse les enfants, quand le petit dernier, Luca, fait exactement l’inverse.
Un film donc plus léger que son prédécesseur, mais qui ne manque pas de charme et vient souffler avec son conte italien un vent de fraîcheur, d’embruns iodés et de parfum d’été senteur soleil, pin et basilic. En cette sortie de crise sanitaire, Luca nous donne des envies de vacances à l’italienne, même s’il capitalise pour beaucoup sur des clichés – comme pour Ratatouille en son temps cela dit.
Le renouveau vient aussi de la direction artistique qui s’éloigne (enfin) du photo réalisme pour renouer avec un style plus cartoon, inspiré de la motion capture façon Aardman Animations (Chicken Run, Wallace et Gromit etc.) mais toujours aussi soigné et avec un très beau travail des couleurs.
Les personnages sont attachants malgré leur écriture archétypique et s’illustrent par un doublage de qualité, y compris en VF (ces mômes sont épatants.). Le trio permet néanmoins de proposer une belle représentation de l’amitié et de composer tranquillement une ode à la connaissance et à l’envie de vivre.
Malgré tout, on est loin des chefs d’œuvres auxquels nous a habitués le studio. Le scénario est prévisible et irritant par son manque de vraisemblance, le méchant est très énervant, certains personnages secondaires oubliables et l’ensemble très peu tourné vers l’humour, à l’exception d’un chat drôlissime (il s’appelle Machiavelli, j’adore !) contrairement au boulet de Soul !
Luca se révèle au final plus simple que les autres Pixar, mais se présente avec suffisamment d’humilité pour qu’on puisse l’apprécier pour ce qu’il est. Le film se savoure ainsi comme une bonne glace vanille-chocolat en été, un plaisir éphémère, sans surprise, mais rafraîchissant et réconfortant.
Réalisé par Enrico Casarosa
VO : Jacob Tremblay, Jack Dylan Grazer, Emma Berman…
VF : Aloïs Le Labourier-Tiêu, Matt Mouredon, Juliette Davis…
USA – Animation
Sortie : 18 juin 2021 sur Disney +
Durée : 1h 36min