La Gloire de mon Père
Kezako ?
Une famille pauvre se retrouve propulsée au sein d’une famille riche par un tour de passe passe très ingénieux. Peu à peu, ils vont s’immiscer dangereusement au sein de leur quotidien, jusqu’à s’enivrer de leur réussite…
La critique de Marcellin – 8/10
Couronnée d’une Palme d’or au Festival de cannes, la réjouissante œuvre de Bong Joon-ho s’est hissée au plus haut de nos attentes. Le cinéma coréen est d’une richesse impressionnante, doté d’un esthétisme et d’un rythme incisifs, PARASITE lui fait largement honneur.
Plongée dans l’engrenage de la réussite sociale, une famille pauvre se découvre un talent pour la manipulation lorsque chacun de ses membres intègrent tour à tour une richissime famille. Un « réseau », celui de ces « parasites » engagés à leur service pour profiter, en famille, de l’argent qui ne manque pas sous ce toit.
Chaque chapitre de ce film est délicieusement écrit, chaque rôle, inattendu. Le réalisateur nous livre une mise en scène complexe et pourtant créant un ensemble précis et inventif. Le spectateur est alors plongé dans un bain de sensations, qui fluctue constamment au bon vouloir de son auteur. PARASITE est une poupée russe, une œuvre à tiroirs qui regorge de petits trésors. Bong Joon-ho nous transporte ainsi dans sa pièce de théâtre, partant des bas-fonds pour se hisser dans une tour d’argent pour finir à nouveau sous terre. On assiste à des jeux de rôles, de faux semblants et de manipulation, oscillant sans cesse entre le fantastique et l’intolérable réalité, l’humour et le drame. Ce savoir-faire, ce talent d’artisan à nous embarquer dans ces scènes de vies rocambolesques, Joon-Ho l’a immanquablement.
Chapeau l’artiste.
La critique d’Eugénie – 8,5/10
♥ Coup de cœur
Je plussoie l’avis de mon Marcellin ! Parasite est un remarquable exemple du cinéma Sud-Coréen.
Huis clos familial et progressif, le film de Bong Joon Ho pourrait par certains côtés évoquer la pièce de Robert Thomas, Huit Femmes (adaptée au cinéma en 2002 par François Ozon) au public francophile, si ce n’est qu’il se dote en sus d’un propos social acéré. Dépaysant pour tout spectateur occidental, le réalisateur parsème habilement son roman noir d’éclats politico-sociaux tout à la fois sévères et anti-manichéen, supports même de son scénario.
Il y a d’ailleurs quelque chose de jubilatoire à se prendre d’affection pour cette famille de « parasites » – clairement identifiée comme tel dès la première scène – parfaitement fonctionnelle et unie dans son amoralité.
La construction très théâtrale de l’histoire permet de jouer avec les attentes du public pour mieux le dérouter. Parasite ne plie dès lors à aucune règle et s’octroie une liberté de ton inédite, jusqu’à changer de genre en fonction des scènes. De la comédie noire au thriller en passant par le drame social et le film d’horreur, la fluidité des transitions démontre plus que la maîtrise de Bong Joon Ho, elle témoigne d’une vraie vision cinématographique. Et si Marcellin mentionnait la virtuosité esthétique, j’ajouterais une mention pour le remarquable travail du sound design, nourrissant une ambiance tour à tour propre, angoissante voire carrément glauque.
On pardonne donc aisément le petit temps mort au milieu du film, car, une fois n’est pas coutume, la campagne de promotion a dit vrai : Il faut rester jusqu’à la fin !
Réalisé par Bong Joon Ho
Avec Song Kang-Ho, Lee Sun-kyun, Cho Yeo-jeong
Sud-Coréen – Thriller
Sortie en salle : 05 juin 2019
Durée : 2h 12 min