Aquaman

Waterworld

Kezako ?

Les origines d’un héros malgré lui, dont le destin est d’unir deux mondes opposés, la terre et la mer. Cette histoire épique est celle d’un homme ordinaire destiné à devenir le roi des Sept Mers.

La critique d’Eugénie – 3/5

Si la qualité des films du DCCU reste pour le moins inégale (voir nulle), plusieurs de ses héros n’ont pas à en pâtir tant leur réputation est déjà faite. Superman et Batman ont eu droit au traitement de luxe cinématographique, avec son florilège de grands noms (Reeves, Burton, Nicholson, Nolan etc.) et d’autres comme Wonder Woman et Flash ont connu leurs heures de gloire sur le petit écran. Mais dans le rutilant catalogue héroïque de DC, nombreux sont ceux à n’avoir pas su se faire une place en dehors des pages des comics. Méconnus, bizarres, kitschs, ou malheureuses victimes d’un nanar propre à entacher leur réputation sur des décennies (kof kof Green Lantern et Catwoman), ils sont nombreux à attendre en coulisses.
Héros déjà presque parodique dans son propre univers, Aquaman n’est certainement pas le choix de la facilité et c’est pourtant celui que James Wan a fait quand Warner Bros lui a proposé de piocher dans son inventaire – pardonnez-moi l’expression, mais le bonhomme porte ses couilles.

Si beaucoup s’attendaient à une version DC des Gardiens de la Galaxie, c’est avec Thor que le roi d’Atlantide a le plus de points communs, ne serait-ce que par son univers dense, compliqué à installer et à crédibiliser auprès d’un grand public. Et c’est là que le talent du réalisateur entre en jeu ! Aquaman est peut-être le film le plus abouti visuellement de la franchise, évitant l’habituelle bouillie numérique finale dont même Wonder Woman n’avait su échapper (sans parler de cette maudite moustache) ! Beau et fluide, autant dans ses transitions que dans l’esthétisme global du monde sous-marin, Aquaman trouve dans son parti pris flashy et kitsch le courant de la cohérence, bizarre et risqué mais qui mène pourtant le spectateur à bon port. Costumes, décors et bestiaire mythologique (#Lovecraft) se mêlent dans des plans stylisés, saturés de CGI et pourtant assez stupéfiants, servis par une caméra aussi grandiose qu’angoissante selon ses envies.
C’est d’ailleurs dans ces scènes d’action que le héros se démarque vraiment de la concurrence. Sans accroc ni surcutage, les séquences sont d’une limpidité remarquable où les chorégraphies et la mise en scène sont enfin mises en valeur. Elles permettent au détour de donner un peu de substance aux performances des acteurs, pas franchement exceptionnelles malgré la bonne alchimie du tandem de tête d’affiche, Jason Momoa et Amber Heard respectivement dans les rôles d’Arthur Curry et Ariel.. euh Mera, incarnation ultime du dilemme tentateur pour tous les bisexuels !

Aquaman emprunte de nombreux codes au film d’action des années 90, jouant sur une forme de nostalgie plus subtile que les références directes (apanage des Marvel) et assume pleinement son aspect parodique. Passé le postulat du second degré, on accepte à peu près tout, même son côté monstrueusement kitsch ! Le jeu des acteurs est kitsch, les personnages sont kitshs, les dialogues sont kitshs, voire mauvais, et pourtant le film réussit à nous en amuser par un ton décomplexé qui devient vite jouissif (bien différent du sérieux dépressif de Batman V Superman – #Martha) !

L’ensemble tisse une odyssée fluide et divertissante bien loin du naufrage annoncé. On sort de la salle avec un mince espoir que le DCCU réussisse à sortir du gouffre, pourvu qu’il ne regarde plus en arrière… Alors un conseil Arthur : nage droit devant toi !

La critique de Marcellin – 3,5/5

Ah les DC et ses adaptations ! Ma grande hantise ! Après des films catastrophiques de cette franchise pourtant riche et intense, un nouvel opus sort en salle. James Wan se jette donc à l’eau avec son adaptation d’Aquaman, le super-héros le plus wet ! Déjà aperçu aux côtés de ses comparses de la Justice League, le beau gosse aqueux est toujours interprété par le bestial et ultra sexy Jason Momoa. Je dois avouer qu’en plus d’être mon péché mignon, il me donne l’envie d’aller le contempler sur grand écran. Mais au délà de la beauté visuelle du film et du personnage principal, l’oeuvre a une véritable griffe et un parti pris très surprenant. Tartinant l’image de kistch et d’effets visuels, James Wan arrive pourtant à nous séduire : avec un nanar totalement assumé ! Malgré un humour parfois lourd, et des longueurs évidentes, le réalisateur arrive à nous embarquer dans son imaginaire, et on le voit s’éclater dans un genre qui lui est méconnu.

Le film a des petits trésors disséminés avec parcimonie. Les costumes sont à tomber (Amber Heaaard), le rythme entraînant et la variété de décors parfaitement maîtrisée. Mention spéciale à cette scène signature digne du cinéma de James Wan, cette descente aux enfers teintée d’un rouge flamboyant est d’une beauté époustouflante.  Bémol pour la musique surfant encore sur cette vague 80’s, noyée de synthé à outrance…


Réalisé par James Wan
Avec Jason Momoa, Amber Heard, Nicole Kidman, Patrick Wilson
USA – Fantastique, Aventure
Sortie en salle : 19 décembre 2018
Durée : 2h 24 min