Drolatix
Kezako ?
À la suite d’une chute lors de la cueillette du gui, le druide Panoramix décide qu’il est temps d’assurer l’avenir du village. Accompagné d’Astérix et Obélix, il entreprend de parcourir le monde gaulois à la recherche d’un jeune druide talentueux à qui transmettre le Secret de la Potion Magique…
La critique d’Eugénie – 3,5/5
Alexandre Astier signe son second (et dernier) Astérix, avec en prime une histoire originale de son cru.
Après un « Domaine des Dieux » assez jubilatoire, « le Secret de la potion magique » se fait un poil plus timide. Même s’il reste de bonne qualité, le scénario est moins prenant, s’éparpillant sans réussir à nous transmettre son sentiment d’urgence.
Pourtant, il est une chose qu’Astier parvient à nous communiquer, c’est son amour pour les personnages de Goscinny. Tous les personnages, même les plus petits rôles secondaires. Ce sont d’ailleurs ses seconds couteaux qui se payent ici la part belle du sanglier. Astérix et Obélix s’effacent pour laisser la scène à l’indispensable compagnon de toujours, Panoramix. Le druide ne se contente plus de rester en arrière, il est l’élément principal autour duquel toute l’intrigue se construit jusque dans sa résolution finale. Et si l’idée de mettre l’ancêtre au centre du récit est excellente, il est dommage qu’elle rende quasiment inutile la présence de nos deux Gaulois préférés, qui n’ont au final plus aucun rôle à jouer dans leur propre film.
À se demander si ce n’est pas un peu fait exprès…
« Le Secret de la potion magique » est en effet le tout premier Astérix en animation où le guerrier n’est plus doublé par le grand Roger Carel ! Et on ne va pas se mentir… c’est bizarre ! Genre vraiment bizarre ! Pour le remplacer, l’équipe est allée chercher un autre interprète du gaulois mais en chair et en os, Christian Clavier. Si l’acteur a su livrer une version live du héros franchouillard et sympathique (VS un Clovis Cornillac casse-pied et un Édouard Baer trop snob), difficile de s’habituer à sa voix sur le personnage en 3D. Ça ne colle tout simplement pas ! Dommage quand on sait à quel point le film se veut travaillé de ce côté là.
Le fait est, les Astérix d’Astier ne suivent pas les traditionnelles (en France) étapes du dessin puis du doublage, mais la méthode plus américaine de « création de personnages ». Le casting est pensé en amont et enregistre son texte avant la phase d’animation, ce qui donne lieu à des bijoux de cohérence notamment dans les seconds rôles !
Le problème, c’est que cette élégante composition n’est utilisée que pour la blague… Quand on a une Bonnemine calquée sur le parler de Florence Foresti, c’est presque criminel de ne pas s’en servir autrement.
C’est en somme ce que je reproche au film, un certain manque de substance, peu commun dans l’écriture d’Alexandre Astier…
Mais ces défauts se compensent largement ! Déjà par la qualité visuelle du long métrage, dont sa très belle utilisation de la lumière, et son humour kaamelottesque disséminé au détour de chaque réplique et bourré de référence. Du reste, l’intrigue est bien rythmée (même si prévisible), soutenue jusqu’à un final assez grandiose, à mi-chemin entre les films Marvel et la pop japonaise (#Bioman !).
Un dessin animé drôle qui n’en oublie pas d’être intelligent via des messages plus ou moins évidents même s’ils se font assez discrets pour ne pas empiéter sur l’intrigue principale. On aurait pourtant aimé qu’un thème en particulier soit un peu plus mis en avant, avec tout l’absurde dont Alexandre Astier est capable (#féminisme).
Pas vraiment de secret pour cette potion-ci mais plutôt une recette équilibrée entre humour et action, beauté et intelligence… peut-être bien le film idoine pour cette fin d’année. Ouais, c’est pas faux !
Réalisé par Louis Clichy, Alexandre Astier
Avec Bernard Alane, Christian Clavier, Guillaume Briat, Daniel Mesguich, Lévanah Solomon…
France – Animation
Sortie en salle : 5 décembre 2018
Durée : 1h 25 min