The Hunger games
Avec Vincent Lacoste, William Lebghil…
France – Comédie dramatique
Sortie en salle : 12 septembre 2018
Durée : 1h 32min
Kezako ?
Antoine entame sa première année de médecine pour la troisième fois. Benjamin arrive directement du lycée, mais il réalise rapidement que cette année ne sera pas une promenade de santé. Dans un environnement compétitif violent, avec des journées de cours ardues et des nuits dédiées aux révisions plutôt qu’à la fête, les deux étudiants devront s’acharner et trouver un juste équilibre entre les épreuves d’aujourd’hui et les espérances de demain.
La critique d’Eugénie – 3/5
Inspirée de sa propre expérience, Thomas Lilti bâtit depuis quelques années un autre genre de saga cinématographique autour du milieu médical. Après « Hippocrate » et « Médecin de campagne », il revient sur les bancs de la fac avec sa « Première année ».
Autre personnage mais même acteur, Vincent Lacoste incarne ici Antoine Verdier, un triplant de la PACES (Première Année Commune aux Etudes de Santé) se liant d’amitié avec Benjamin (William Lebghil), petit nouveau un brin paumé mais plus malin qu’il n’y paraît.
L’improbable William Lebghil (enfin sorti du giron de Kev Adams) révèle ainsi l’étendue de son talent où l’incroyable subtilité de ses expressions mêlée à l’hyper émotivité du personnage de Lacoste confèrent toute la puissance et le réalisme à ce qui s’avère être avant tout une histoire d’amitié !
Mais chez Lilti il est aussi question d’intention… de révolte, de dépit, d’incompréhension et de colère face à l’absurdité quasi malsaine d’un système ! Déshumanisation de la compétition, ombre du burn out, menace de la dépression, crise de seum aiguë façon Thibault Courtois, injustice et place du mérite… « Première année » est emplie d’une violence sous-jacente que l’on entend gronder parfois sur les tables des étudiants, mais qui ne porte jamais ses mains en haut-parleur pour donner de la voix !
Il en ressort comme une faiblesse de ton qui amoindrit le message… « Première année » manque tout à la fois de nuance sur le quotidien des étudiants et d’audace dans sa critique, comme si le réalisateur lui-même n’avait pas su choisir. Ainsi il fait l’impasse sur les soirées de débauche biannuelles, pourtant tout aussi symptomatique de l’excessivité des PACES, mais donne du temps d’écran à des personnages secondaires, au demeurant très savoureux, plus proche de la caricature sociale…
Au final, le reproche se fond dans un long-métrage sage qui n’ose jamais la sortie de route, laissant même deviner la destination à mi-parcours avec en prime, une morale plus humaine que politique qui le soustrait à toutes responsabilités.
Pas assez insolent pour induire une prise de conscience, pas suffisamment engageant pour marquer une génération, « Première année » risque fort de ne pas passer plus de temps que cela dans les mémoires cinéphiles…