Wonder Woman

Power Woman

 

Réalisé par Patty Jenkins
Avec Gal Gadot, Chris Pine, Connie Nielsen
…
États-Unis – Action, Aventure
Sortie en salle : 7 juin 2017
Durée : 2h 21min

Kezako ?

Diana, princesse des Amazones est une combattante invincible. Un jour, un pilote américain s’écrase sur l’île paradisiaque où elle vit, à l’abri des fracas du monde. Lorsqu’il lui raconte qu’une guerre terrible fait rage à l’autre bout de la planète, Diana quitte son havre de paix, convaincue qu’elle doit enrayer la menace. En s’alliant aux hommes dans un combat destiné à mettre fin à la guerre, Diana découvrira toute l’étendue de ses pouvoirs.

La critique d’Eugénie   –   3/5

Ces dix dernières années Marvel règne en maitre sur le territoire du super-héroïsme grâce à ses nombreuses franchises (« Avengers » et « X-Men ») et l’élaboration soignée de son univers cinématographique. DC s’est précipité pour prendre le train en marche et ne cesse depuis de se prendre des mandales comme en témoignent les désastreux « Dawn of Justice » et « Suicide Squad ». Pourtant il peut se vanter d’avoir – pour parler poésie – chié une bonne bouse dans le jardin de Marvel en présentant le tout premier film de super-héroïne crédible.

La sublime Gal Gadot reprend le rôle de Diana (brièvement aperçu dans Batman V Superman) et interprète un personnage attachant et intéressant, tout en contraste entre force (physique et morale) et naïveté. Une woman qui par bien des aspects est encore une girl : idéaliste et entière !

Patty Jenkins nous emmène aux origines du mythe, avec un premier acte assez plaisant et visuellement très agréable rompant enfin avec la grisaille instaurée dans les Snyder. Mais la beauté naturelle de Temiskira se confronte vite à la laideur industrielle (et numérique !!!) du monde « civilisé » et perd de son originalité en rejouant l’Ingénu de Voltaire. La découverte de ce nouveau monde sent donc le « déjà-vu » même si elle reste assez jouissive dans son propos.
En même temps, difficile de faire du neuf en rejouant la carte de l’origin story… À trop jouer la sécurité, Wonder Woman finit par souffrir d’un manque d’ambition et répercute les lacunes de l’univers DC. À commencer par l’absence de définition des capacités de l’héroïne qui passe aléatoirement d’une femme sachant se battre à une déesse aux super pouvoirs. Pourtant on aurait presque décelé une ébauche de piste traitant la puissance comme tributaire de la colère, croissant au même rythme, enfin presque…

En parlant baston, Jenkins travaille une esthétique du mouvement directement inspirée de Zack Snyder qui introduit (enfin) un peu de lien dans le DCCU. Les batailles de la plage et du front sont notamment très réussies, soutenues par le thème principal (composé par Hans Zimmer et Junkie XL), quand la dernière est à nouveau gâchée par une bouillie numérique infâme et une énorme faute de goût pilaire !

Au final, l’histoire de « Wonder Woman » est on ne peut plus classique mais, même s’il ne renouvelle pas le genre, impose pour la première fois une super-héroïne capable de porter un bon film seule, ouvrant la voie pour toutes les autres… Eugénie verrait bien Marvel répliquer avec Miss Hulk ou Moonstar, mais DC a également d’autres atouts, comme Hawkgirl (avec la version tragique de Shayera) ou encore Batwoman : une ancienne militaire rousse et lesbienne, paye ton féminisme !
La bonne nouvelle, c’est que maintenant nous pouvons éradiquer de la surface du globe toutes les copies d’Elektra ! À vos briquets !