Mille et une merde !
Réalisé par Arthur Benzaquen
Avec Kev Adams, Jean-Paul Rouve, Vanessa Guide…
France – Comédie
Sortie en salle : 14 octobre 2015
Durée : 1h 47min
Kezako ?
La veille de Noël, Sam et Khalid sont déguisés en père Noël dans les Galeries Lafayette, espérant pouvoir voler tout ce qu’il leur tombera sous le nez. Malheureusement pour lui, Sam est coincé par des enfants âgés de 6 à 10 ans qui lui demandent de leur raconter une histoire, celle d’Aladin. Il décide alors de la raconter mais à sa manière.
La critique d’Eugénie – 0,5/5
Bon, qu’on se le dise, sur le papier on s’attendait déjà à un bon gros navet à la française. Prudence étant mère de sureté, j’ai opté pour le streaming histoire de me laisser une porte de sortie au cas où. Verdict : FUYEY PAUVRE FOUS !
Notons tout de suite quelques points positifs pour faire bonne figure : un bel effort sur le travail de la lumière et de certains décors et le jeu de William Lebghil, juste dans l’absurde qui réussit à nous faire (sou)rire malgré des dialogues d’une nullité affligeante. Voilà, c’est tout ! Maintenant parlons du reste…
Déjà, m’est avis qu’un film s’ouvrant avec la voix off de Cyril Hanouna ne peut être que navrant, mais c’est un autre débat… Voici donc la nouvelle histoire d’Aladin (qui s’écrit avec deux d bande d’illettrés), comédie qui ne mérite en rien cette dénomination et réussit à se hisser à la première place des pires films de l’année (voir de la décennie).
Réinterprétation du conte, le scénario tente de jouer la carte de la mise en abime pour créer une différence (quoi que, c’était déjà le cas chez Disney) mais s’en sert pour ôter tout enjeu narratif et justifier sa pauvreté scénaristique.
D’ailleurs le casting n’est pas plus convaincant (ni visiblement convaincu). Jean-Paul Rouve et Michel Blanc jouent les touristes, Éric Judor cabotine sans génie, Vanessa Guide a le charisme d’une huitre et Kev Adams est la caricature de son personnage de « Soda », soit la caricature DE la caricature de lui-même ! Pfiou…
Dieux du cinéma si c’est cela l’avenir du septième art français, par pitié sauvez-nous ! Car ce qui détermine la lecture d’un film c’est aussi son ambition. Ainsi pas besoin de s’insurger contre les mauvais « Michael Young » car il n’a jamais prétendu réaliser autre chose que des délires entre potes, créant même la surprise avec le jouissif Fatal, mais ces nouvelles aventures s’enorgueillissent déjà d’être le successeur d’Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre… Même pas en rêve !
Le film d’Alain Chabat est un bijou d’écriture qui allie une bonne direction d’acteur avec des gags très travaillés… Aladin est non seulement pas drôle, il est aussi néfaste dans son humour en accumulant des clichés sur la virilité digne du pré-ado comptant ses poils pubiens et des poncifs misogynes et homophobes qui ne sont jamais mis à mal et donc implicitement validés – avec entre autres morceaux choisis la « jaquette volante », le personnage du réalisateur Arthur Benzaquen (pire acteur du bordel) ou encore cet extrait tiré de l’innommable chanson « Yallah Yallah » à propos de la princesse : « Je vais la faire kiffer pas comme le neveu du vizir, qui a pas pu la monter, une princesse faut lui faire zizir ». Phrase qui m’inspire à titre personnel une symphonie d’injures bien senties !
Au vu du nombre d’entrées au box-office, il y a peu de mots pour dire à quel point ce film est préjudiciable au cinéma français, tant dans sa forme que dans son propos, car l’appât du gain ne manquera pas de dupliquer cette recette à l’infini (au moins les Dany Bouses ne font de mal à personne). Comme quoi quand ça ressemble à de la merde et que ça sent comme de la merde, c’est rarement du chocolat !