Réalisé par Chris Buck, Jennifer Lee
VO : Kristen Bell, Idina Menzel, Jonathan Groff, Josh Gad
VF : Emmylou Homs, Anaïs Delva, Donald Reignoux, Dany Boon
USA – Animation
Sortie en salle : 4 décembre 2013
Durée : 1h 42min
Kezako ?
Anna, une jeune fille aussi audacieuse qu’optimiste, se lance dans un incroyable voyage en compagnie de Kristoff, un montagnard expérimenté, et de son fidèle renne, Sven à la recherche de sa sœur, Elsa, la Reine des Neiges qui a plongé le royaume d’Arendelle dans un hiver éternel… En chemin, ils vont rencontrer un drôle de bonhomme de neige nommé Olaf, braver les conditions extrêmes et affronter la magie qui les guette à chaque pas.
La critique d’Eugénie – 2,5/5
Il était une fois, un miroir magique créé par le Diable en personne, ne reflétant que le mal et la laideur. Un jour le miroir se brisa et deux éclats allèrent se coincer dans l’œil et le cœur d’un jeune garçon, Kay, qui devint alors indiffèrent et méchant. Quelque temps après, la Reine des Neiges enleva le garçon et fit disparaître tous les souvenirs de ses proches. Sa voisine et amie de toujours, Gerda, entreprit alors un terrible périple, parsemé de rencontres improbables, jusqu’au château de la Reine dans le Grand Nord, à la recherche de celui qu’elle ne pouvait cesser d’aimer.
Cette histoire n’est pas celle que Disney a choisi de raconter même s’il ose prétendre avoir « adapté » le conte d’Hans Christian Andersen. Mais excuse-moi de te demander pardon Mickey, j’aurais une question : COMMENT CETTE HISTOIRE N’AURAIT-ELLE PAS PU FAIRE UN BON FILM ?! Au moins « la Petite Sirène » était à 80% raccord avec le conte…
Mais bon, nous voilà donc empêtré dans une affaire de frangine, qui sous couvert d’avoir au centre de son récit la relation entre sœurs se targue déjà d’être féministe… Qu’on se le dise, le féminisme ne consiste pas à opposer à deux greluches des personnages masculins encore plus stéréotypés. Entre le vieux comploteur, le bô gosse manipulateur et le péquenaud au grand cœur, même Nabila ferait figure d’icône. D’ailleurs par acquis de consciente voici un message de prévention soutenu par le Bon Sens : les enfants si votre crush ne se lave pas, NE L’EMBRASSEZ PAS (on n’insistera jamais assez sur l’importance de l’hygiène) !
Pour en revenir au film en lui-même, son scénario fourmille de trop d’incohérences et de facilités pour maintenir la suspension de l’incrédulité, ne serait-ce qu’au niveau des pouvoirs d’Elsa (il semblerait que manipuler la neige permette aussi de créer des fringues) ! La majorité des personnages du royaume d’Arendelle semble d’ailleurs tous atteints d’idiotie congénitale, à commencer par Elsa et (surtout) ses parents (l’explication des trolls étaient lipide bande de gugusses) ! Ce royaume de crétins est aussi peuplé desdits trolls, franchement osef, et du soi-disant ressort comique, le bonhomme de neige/guimauve/plastique Olaf qui, à l’instar des films de son doubleur (Dany Boom), est plus saoulant qu’amusant. Le film s’achève sur une morale qu’on voit venir de très très très loin, encore plus pour tous les fans de la série Once Upon a Time…
Même visuellement, La Reine des Neiges laisse perplexe. S’il m’arrive de regretter le charme de l’animation 2D, la 3D ne me dérange absolument pas quand elle est bien réalisée. Raiponce malgré quelques problèmes de proportion m’avait séduite, sans parler des Pixar. Mais ici, les princesses ressemblent plus à des poupées Bratz (grosses têtes, gros yeux, gros maquillage) quand le fameux château de glace a l’air tout droit sorti d’un film Barbie… Même le travail de la neige, matière centrale du film, a un rendu assez artificiel en comparaison d’autres dessins animés – regardez donc à nouveau Bambi ou la chanson « Voyage dans le temps » du film Fox Anastasia (1997) pour juger.
Bien sûr, le tapage médiatique excessif de ces dernières semaines se concentre surtout sur la bande originale, renouant avec la tradition des grandes comédies musicales de Disney. Pourtant, La Reine des Neiges manque cruellement de cohérence musicale. À l’exception des chansons d’exposition, du très beau chant nordique au touchant « Je voudrais un bonhomme de neige », la majorité des mélodies sont horriblement criardes, saupoudrées de paroles niaises. Quant à la fameuse chanson titre autour de laquelle s’articule l’entièreté du scénario, mieux vaut l’écouter en VO (la traduction étant trop pauvre au niveau du sens) voir dans sa version pop (de Demi Lovato).
Il s’annonce bien décevant le renouveau de Disney, si c’est tout ce que la firme a à nous offrir, il peut se le garder ! Ce qui est certain, c’est qu’après plus d’une heure et demie de bêlements on sort effectivement de la salle libérée et déli… OH TA GUEULE !