Man of steel

Réalisé par Zack Snyder
Avec Henry Cavill, Amy Adams, Michael Shannon
Etats-Unis – Action – Science fiction
Sortie en salle : 19 Juin 2013
Durée : 143 min

Kezako ?

Un petit garçon découvre qu’il possède des pouvoirs surnaturels et qu’il n’est pas né sur Terre. Plus tard, il s’engage dans un périple afin de comprendre d’où il vient et pourquoi il a été envoyé sur notre planète. Mais il devra devenir un héros s’il veut sauver le monde de la destruction totale et incarner l’espoir pour toute l’humanité.

La critique d’Eugénie   –   3/5

Après Spider-Man et Batman, c’est au tour d’un autre super-héros mythique de s’offrir un relooking. Exit le slip rouge et bienvenu dans le 21ème siècle. Aux commandes, le virtuose de l’image Zack Snyder (« 300 », « Watchmen ») avec en producteur l’exigeant Christopher Nolan (la trilogie « The dark knight », « Inception »).

Avant toutes choses, Snyder signe un long-métrage esthétiquement parfait dans le moindre détail… Il s’en dégage une puissance autant émotionnelle que visuelle en alternant des flashs back nostalgiques et des scènes de bataille à couper le souffle, même si certains seront gênés par le côté cinématique de jeux vidéo. Seul bémol, une Kripton « pandorisée » à la technologie grossière et tape à l’œil qui perd la pureté futuriste des cristaux de glace originaux.

Côté casting pas de fausse note, Superman s’offre même le luxe d’avoir deux Robin des Bois pour papas (Kevin Costner et Russel Crow, respectivement dans les rôles de Jonathan Kent et Jor-El). Henry Cavill quant à lui est assez convaincant en Clark Kent (aka Superman aka Kal-El) en plus d’avoir la gueule de l’emploi. Les fans des comics seront ravis de voir traités les failles psychologiques du super héros malgré quelques maladresses prises pour donner de la profondeur au personnage. Si quelques touches d’humour sont disséminées tout au long du film, il manque tout de même une légèreté qu’aurait pu (du ?) apporter les personnages secondaires, ici trop anecdotiques (quid de Jimmy Olsen).

Mais le défaut de « Man of Steel », c’est que sa bonne volonté et son ambition sont noyées dans des facilités scénaristiques. L’intrigue est brouillonne, le montage parfois maladroit et des longueurs se font sentir dès la scène d’introduction. Snyder quant à lui réitère les mêmes erreurs que pour « Sucker Punch » : une quantité incroyable de bonnes idées pas toujours judicieusement exploitées qui laissent un arrière-goût d’inachevé. La plus grosse déception étant le personnage du général Zod qui, malgré les efforts du talentueux Michael Shannon, est très mal traité (et maltraité).
En imaginant une Krypton décadente, inspirée du « Meilleur des Mondes » d’Aldous Huxley, Snyder et Nolan avaient toutes les cartes en main pour créer un personnage mémorable, froid, robotique, transparent, dont nous comprendrions clairement les motivations pour faire monter la tension crescendo jusqu’à la limite de la folie. À la place, ils nous livrent un méchant stéréotypé qui alterne sans cohérence crises de colère et apathie.

Un succès en demi-teinte donc pour ce Man of Steel qui pose néanmoins les bases d’une suite qui pourrait être grandiose, à l’instar de l’excellent « The Dark Knight ». Entre nous, Lex Luthor pourrait être le meilleur atout de cette suite à condition de s’éloigner de l’aspect science-fiction et de soigner l’intrigue comme Nolan sait si bien le faire.

Pour les aficionados de Superman, faites attention, Man of Steel est truffé de références à l’univers de Superman (comics, films et même à la série Smallville).